vendredi 1 février 2008

Anniversaire de la mort de Daniel Pearl - plaidoyer pour un journalisme responsable

A l’occasion du sixième anniversaire de la mort de Daniel Pearl, kidnappé et décapité au Pakistan en 2002, son père, Judea Pearl, a signé un article dans le Wall Street Journal dans lequel il se penche sur le rôle des médias - Daniel Pearl était journaliste au WSJ - dans le "tsunami de haine" qui s’est abattu sur monde et dont son fils fut l'une des victimes:

"Une des choses qui m’attriste le plus c’est que la presse et les médias ont eu un rôle actif, voire majeur, dans la fermentation de la haine et de l’inhumanité. Il ne s’agissait pas exclusivement de fanatisme religieux.

Mon attention a été attirée pour la première fois sur ce fait par la Consul du Pakistan qui vint chez nous en Californie nous présenter ses condoléances. Lorsque la dimension antisémite dans l’assassinat de Danny fut évoquée, elle observa: "Qu’attendez -vous de personnes qui n’ont jamais vu un Juif de toute leur vie mais qui sont exposées, jour et nuit, à des images télévisées de soldats israéliens qui mettent en joue et tuent des enfants palestiniens."

A l’époque il n’était pas clair pour moi si elle essayait d’exonérer le Pakistan de sa responsabilité dans le meurtre de Danny, ou d'en faire porter la responsabilité aux médias européens et arabes qui de manière persistante déshumanisent les Juifs, les Américains et les Israéliens. La réponse arriva en 2004 lorsqu’un ami me dit que des photos de Mohamed Al Dura avaient été utilisées comme arrière-plan dans la vidéo du meurtre de Danny.

Les lecteurs se souviendront que Al Durah est le garçon palestinien de 12 ans qui aurait trouvé la mort sous les balles israéliennes à Gaza en septembre 2001. Comme nous le savons maintenant, toute la scène est très vraisemblablement une fraude, mise en scène par des journalistes et des cameramen de France 2, la chaîne publique française. France 2 a diffusé la vidéo à maintes reprises et l’a distribuée à quiconque partout dans le monde était à la recherche d’une excuse pour exacerber la colère et la violence, comme c’était le cas des tueurs de Danny.

La consul du Pakistan avait raison. Les médias ne peuvent pas être totalement exonérés de leur responsabilité dans l’assassinat de Danny, ainsi que dans le "tsunami de haine" qui s’est abattu sur monde et qui continue de progresser."
Extrait de l'article traduit par Philosémite
Judea Pearl est professeur à l'université UCLA, et président de la Fondation Daniel Pearl (www.danielpearl.org)
Pour l'affaire Al Durah consulter le site UPJF

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