mercredi 14 janvier 2009

Pas de progrès possible tant que vivra l’hydre du Hamas, Amir Taheri

"Souvent la recherche de la Vérité est la seule façon de sortir des impasses de l’Histoire. A Gaza plus qu’ailleurs, la Vérité est bien cachée !" Pierre Raiman

Amir Taheri, opposant iranien sans concession et auteur de L'Iran sous Khomeyni (Encounter books), livre quelques pistes essentielles dans le Times online du 9 janvier

Source: Dures vérités à Gaza, texte repris du blog Autour de la Liberté

Pas de progrès possible tant que vivra l’hydre du Hamas ! (extraits)

"Pour les islamistes de Gaza, la Palestine n’est qu’une partie d’une lutte religieuse mondiale et non le combat pour un état indépendant.

(...) Bien que créé officiellement en 1987, les racines du Hamas remontent aux années 30 lorsque Hadj Amin el Husseini, le Grand Mufti de Jérusalem sous le mandat britannique en Palestine. Le mufti devint l’allié d’Hitler et rêvait de voir renaître un califat islamique dont il serait le calife.

Que le Hamas se soucie bien peu de la Palestine en tant que possible Etat nation est évident si l’on se réfère à la signification du mot Hamas et à sa charte.

Hamas est l’acronyme Arabe de "Mouvement de la Résistance Islamique" une façon de signifier clairement que le mouvement ne voit pas la Palestine comme une nation, mais comme une partie de l’Oummah, la communauté des croyants. Le Hamas est le seul mouvement significatif en Palestine dont le nom ne comporte pas les mots Palestine ou Palestiniens.

Pour les idéologues du Hamas , tels que le Sheik Yassin, l’amour de la Palestine en tant que nation est une forme de "sherk" c’est-à-dire d’idolâtrie. Le Hamas considère que les nationalistes Palestiniens comme Abou Mazen sont des traîtres à l’Islam.

Pour le Hamas, la Palestine n’est qu’une partie d’une cause plus vaste et non un projet politique. Il est impossible de négocier avec une cause bénie par Dieu, particulièrement lorsqu’elle rejette la légitimité de l’existence de l’autre partie.

A l’opposé, un projet politique est susceptible d’être négocié. Parce qu’il peut s’exprimer par des mots tels que "territoires", "frontières", "sécurité", "échange de populations" ou "administration commune de certaines régions" qui peuvent avoir des solutions.

Pendant des décennies, les Palestiniens ont souffert du fait que leurs dirigeants, à commencer par le Mufti précité et jusqu’à Yasser Arafat, ont lié le problème palestinien avec de grandes rivalités de pouvoir où la Palestine n’était qu’un slogan et un prétexte.

Ce n’est qu’au cours des années 90, que la direction palestinienne, menée par le Fatah, parvint à redéfinir le conflit comme un problème territorial et non plus comme un clash de civilisation. Cette redéfinition conduisit aux accords d’Oslo et à la création d’une administration Palestinienne, une première étape vers l’établissement d’un Etat.

Le Hamas par contre récuse ce repositionnement et s’efforce de refaire de la Palestine une question religieuse dans le cadre de la lutte globale contre les "Infidèles". De nombreux Palestiniens perçoivent l’action du Hamas comme une trahison de leurs aspirations nationales. Ils ne souhaitent pas être un agneau sacrifié sur l’autel des ambitions panislamistes, comme ils le furent des ambitions panarabes au cours des années 60.

Réduire significativement le Hamas, n’est pas seulement un objectif souhaitable pour les Israéliens, mais aussi pour le peuple palestinien, particulièrement pour les habitants de Gaza, qui sont devenus les prisonniers d’un état-parti, fanatique, corrompu et incompétent.

Cependant ce n’est pas une tâche facile. Le Hamas est une hydre et comme tel il a plusieurs têtes. L’une est celle du Hamas qui s’occupe de dépenses sociales et d’éducation. Il s’est imposé en chassant ou en intimidant plus de 200 ONG, et en prenant le contrôle des cliniques et des écoles ou encore en infiltrant ces militants dans les agences internationales.

Une seconde tête est celle de l’appareil politique qui réussit à obtenir 46% des suffrages, au cours d’une des rares élections libres tenue dans les territoires Palestiniens.

Bien que cette machine politique demeure puissante, il n’est pas certain qu’elle puisse obtenir à nouveau un tel score.

Une autre tête constitue son réseau d’entreprise et de business. Au travers d’un mélange de patronages, d’intimidations et de judicieux placements, il est parvenu à contrôler l’économie de Gaza, depuis les coiffeurs, jusqu’aux ateliers de textile. Il gère aussi un système de racket et de contrebande. Mais c’est lorsqu’il expropria plus de 600 entreprises jusqu’alors contrôlée par le Fatah et le clan Arafat, que le Hamas émergea vraiment sur le plan économique.

Enfin il y a l’appareil terroriste du Hamas, une force paramilitaire de presque 20 000 hommes et femmes qui n’obéissent qu’à leur propre hiérarchie. C’est cette partie du Hamas que l’Iran s’efforce désormais de contrôler, par le biais de gens comme Khaled Meschaal, le chef du bureau politique du Hamas à Damas.

Dans le cours de l’année, les Palestiniens doivent voter pour un nouveau Parlement et un nouveau Président. Divisés entre un Hamastan à Gaza eu Fatah-land en Cisjordanie, ils n’ont a priori que peu de chances de voir aboutir un gouvernement unifié capable de mener à un état Palestinien.

Un bouleversement radical du statu quo à Gaza peut le leur permettre."

Texte original: No way forward while the Hamas hydra lives

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