lundi 17 août 2009

Le Congrès archéologique mondial exclut et dénigre Israël

"Le programme de la conférence contient de nombreuses déclarations condamnant l’archéologie israélienne et ses méthodes de gestion du patrimoine culturel. [...] Mais compte tenu du très grand nombre d’inexactitudes et du "raffinement" ("past-mastering") avec lequel Israël est accusé, cette conférence s'est mutée essentiellement en un événement politique. Nous déplorons que le WAC ait aveuglément prêté son nom à tel événement."

Source: article de Yael Ancri dans actu.co.il

Le Congrès archéologique mondial (WAC) a décidé d’exclure Israël de la conférence d’archéologues du monde entier réunie en ce moment à Ramallah.

Le Congrès, qui prétend être "l’unique structure internationale représentant la totalité des archéologues en activité", n’a pas invité l’Autorité israélienne des antiquités (IAA), bien qu’une partie des sujets abordés par la conférence traite de régions de Jérusalem, où les excavations sont conduites exclusivement par l’IAA.

Dans un communiqué transmis aux médias, l’IAA déclare : "Au lieu de parler d’archéologie, le WAC fait de la politique. De cette façon, l’organisation introduit le conflit au sein du domaine professionnel de l’archéologie. L’IAA agit en toute transparence, selon les directives de la loi israélienne et s’assure de respecter les standards professionnels les plus élevés et sévères, sans tendance politique. Il est clair que les organisateurs de la conférence ont l’intention de mêler la politique à l’expérience archéologique professionnelle".

Le Dr Ouzi Dahari, vice-directeur de l’IAA, ajoute : "Un congrès archéologique mondial ne devrait pas agir de cette façon. Le congrès vient dans une région où il y a un conflit et choisit de ne présenter qu’une seule version". Le Congrès appelle en effet le Mont du Temple "Haram al Sharif".

Et de conclure : "Il serait préférable que le WAC se concentre sur l’archéologie et non sur la politique".
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Traduction libre d'une extrait de la lettre envoyée à l'Australienne, Dr. Claire Smith, Présidente du WAD, par le Prof. Ephraim Stern, Président de l'IAA, le Dr Ouzi Dahari, vice-directeur de l’IAA, et l'archélogue de la région de Jérusalem Jon Seligmanto :

"Nous vous écrivons pour protester avec force contre la manière dont le Congrès archéologique mondial (WAC) a organisé la conférence réunie en ce moment à Ramallah et pour exprimer notre indignation quant à son contenu tel qu'il figure dans la brochure.

Le Congrès va aborder spécifiquement la conduite de l'archéologie israélienne, mais, à notre connaissance, les archéologues israéliens n’ont été ni invités ni informés de la tenue de la conférence avant le courrier que vous avez adressé cette semaine au Dr Uzi Dahari. Nous vous rappelons que cette conférence est organisée par le Congrès archéologique mondial, et non par une organisation d’archéologie palestinienne. Ce qui vous impose de lui donner une dimension universelle. L'omission d'inclure ou d'inviter des orateurs israéliens à une conférence qui aborde des questions qui touchent directement à leur travail quotidien démontre que tel n'est certainement pas le cas.

Devons-nous vous rappeler que l'un des principes régissant le WAC est la promotion du dialogue entre archéologues. Cette conférence est un monologue qui n’est pas à la hauteur des idéaux fondamentaux énoncés dans le paragraphe introductif à cette conférence. […]

Les organisateurs déclarent : "Le monde est un lieu complexe et, en raison des réglementations du gouvernement israélien, il semble que certains archéologues israéliens qui auraient voulu participer au congrès du WAC à Ramallah n’auraient pas été en mesure de se déplacer. Nous regrettons cette situation."

Cette affirmation est manifestement fausse. Des archéologues israéliens se sont rendus à Ramallah au cours des dernières années et les archéologues qui auraient souhaité participer au congrès auraient pu obtenir un permis de voyage – pour autant qu’ils aient été invités – tout comme de nombreux journalistes israéliens s’y rendent régulièrement. L'inclusion de cette déclaration dans les documents du Congrès et l'expression de regret en guise de conclusion jettent une lumière douteuse quant à l'intégrité professionnelle et civique des organisateurs.

Le programme de la conférence contient de nombreuses déclarations condamnant l’archéologie israélienne et ses méthodes de gestion du patrimoine culturel. De toute évidence, nous ne contestons pas la légitimité des points de vue des participants s’exprimant à titre individuel. Mais compte tenu du très grand nombre d’inexactitudes et du "raffinement" ("past-mastering") avec lequel Israël est accusé, cette conférence s'est mutée essentiellement en un événement politique. Nous déplorons que le WAC ait aveuglément prêté son nom à tel événement. [...]

2 commentaires :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

La Bible est une des sources de l'histoire mais il faut étudier les textes bibliques de l'Exode, de Josué et des Juges en les comparant avec les données archéologiques pour se faire une idée exacte de l'origine d'Israël.

Ve'eleh shemot beney Yisra'el haba'im Mitsraymah et Ya'akov ish uveyto ba'u … [Shemot 1:1]

La Bible raconte les origines et les tribulations du peuple d'Israël. Depuis l'Exode et la sortie d'Égypte sous la conduite de Moïse jusqu'à la conquête de la Terre promise... Certains historiens et archéologues du Proche-Orient ont mis en cause la réalité de l'Israël ancien tel que le décrit la Bible. Qui étaient les premiers Israélites ? et d'où venaient-ils ? Les premiers Israélites ont constitué un groupe dissident parmi les Cananéens. Fédérés autour de nouvelles valeurs communautaires, ils ont créé leurs propres mythes fondateurs.

« Combattants sans trêve » , ils sont devenus, depuis la nuit des temps, contre les « minimalistes » pour qui la littérature biblique relève de «la pieuse propagande», ou les conservateurs réfutant les conclusions de l'archéologie moderne de la Palestine pour laquelle il n'y a aucune preuve tangible d'une conquête de la terre.

Quelle valeur historique accorder aux récits bibliques ? Cananéens et Israélites partageaient une même origine, sur cette même terre que les Romains appelleront tardivement Palestine. La Bible n'est pas toujours en contradiction avec l'histoire et l'archéologie, et nous devons nous méfier de toute projection de notre situation contemporaine.

Vayedaber Elohim el-Moshe vayomer elav ani Adonaï.. [VaEra 6:2]

Dans la culture du Livre, sens étymologique du mot «Bible», le Dieu juif est l'Éternel, tant de l'histoire que de la nature.

L'Ancien Testament intimide : multiplicité des livres, diversité des styles, éloignement culturel voire religieux. Par où commencer? Comment se repérer ? Un guide est nécessaire pour s'y retrouver.

Historiens, archéologues, exégètes, théologiens dégagent sans cesse de nouveaux éléments qui nous permettent d'atteindre à une meilleure connaissance de la Bible et de son contexte, le Proche-Orient ancien.

Extrait de " Ce peuple qui porte l‘HISTOIRE."

http://www.visiondisrael.com/

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Les théories minimalistes de Finkelstein et Silberman sont non seulement ultra-minoritaires mais elles portent sur la période monarchique comprise entre l’an 1000 et l’an 940 BCE, pour laquelle les deux "scientifiques" expliquent, en substance, qu’elle n’a pas existée sous prétexte qu’on n’en a trouvé aucun vestige. Un peu juste pour contester l’historicité d’Israël d’autant que les deux individus ne se contentent pas de bâtir des théories sans preuve mais ont la fâcheuse tendance de refuser toutes les évidences contraires à leur conviction, une habitude qui les marginalise dans le monde de l’archéologie biblique.

Si l'archéologie est un moyen d'intepréter l'Histoire, sa maîtrise permet aux pouvoirs de modeler à leur guise un modèle identitaire fondé sur des racines judicieusement choisies : en témoigne très bien la passion de Napoléon III pour Jules-César et sa Guerre des Gaules. Mais ce n'est pas tout de créer une identité, il est indispensable de la diffuser et de l'imposer dans l'esprit collectif.

Depuis la renaissance de la vie nationale juive à la fin du XIXe siècle, l’archéologie joue un rôle central pour étayer la fiabilité de la Bible en tant que récit historique, ainsi que pour renforcer le lien ancien entre le peuple juif et le Pays d’Israël. Au cours des cinquante dernières années, des archéologues comme William F. Albright, Yigael Yadin et Benjamin Mazar ont effectué, dans tout Israël, des fouilles montrant qu’un peuple juif distinct de tous les autres s’était installé dans le pays d’Israël il y a plus de trois mille ans, créant un royaume avec Jérusalem pour capitale et revenus reconstruire ce royaume après la destruction du Premier Temple.

* A "visiter" : l'Institut d'Archéologie du Peuple Juif.

http://shalemcenter.org.il/france/
research.php?did=93