dimanche 17 janvier 2010

Médias belges: mutisme face aux dérapages d'Olivier Mukuna fan de Dieudonné

"Dénonçant "l’influence majeure du lobby pro-israélien sur la vie politique française", il compare ce "lobby" à un "réseau communautariste et xénophobe". Les journalistes critiquant Dieudonné sont traités de "lâches", "petits soldats", "bouffis d’ethnocentrisme et de supériorité morale". Dans la foulée, il s’en prend aussi aux artistes : "Je me demande encore où se trouve la plus grande dose de lâcheté? Dans le milieu du journalisme ou dans celui du cinéma français?"."

Source: Silence des médias belges francophones face aux dérapages du journaliste Olivier Mukuna fan de Dieudonné

Alors que Le Soir, La Libre Belgique, la RTBF, RTL  - experts en deux poids deux mesures - gardent le mutisme le plus complet face aux dérapages de M. Olivier Mukuna ... Et au passage, Mukuna profite pour salir la France, tant qu'il y est ça vaut la peine de faire d'une pierre deux coups ...  (Rappelons qu'en 2008 Dieudonné était invité par le le célèbre théâtre Varia (Dieudonné et le théâtre Varia de Bruxelles - "incroyable bourde") ...)


Dieudonné, condamné plusieurs fois par la justice française pour ses propos sur la mémoire de la Shoah et ses déclarations injurieuses contre les Juifs, possède un petit club de supporters à Bruxelles. Son porte-drapeau est Olivier Mukuna, journaliste politique à La Libre Match, l’édition belge de Paris-Match [et il aurait même été porte-parole d'une ministre]. Inlassable propagandiste de l’" humoriste" anti-juif, Mukuna organise, ces 15, 16 et 17 janvier 2010 – dans un lieu … tenu secret ! - trois projections du film qu’il a consacré à son idole. Attention, racolage à risques !

Le journaliste belge Olivier Mukuna, ami de Dieudonné, fait son show à Bruxelles, par Claude Demelenne (source: JPD)

L’idéologie nauséabonde de Dieudonné fait aussi des ravages en Belgique. Au cours du printemps 2009, l’"artiste" a donné trois conférences-spectacles à Bruxelles. Parmi le bon millier de personnes présentes, essentiellement des jeunes d’origine maghrébine, invités via SMS par le fan-club local de Dieudonné. Ces jeunes sont la cible privilégiée de la propagande anti-juive de l’ami de Jean-Marie Le Pen.

Le journaliste belge Olivier Mukuna est le pivot de ce fan-club. Depuis plusieurs années, l’essentiel du travail journalistique de Mukuna se résume à un vibrant plaidoyer en faveur de Dieudonné. Il érige en modèle ce "véritable républicain", dont il est en quelque sorte l’attaché de presse officieux en Belgique. Mukuna a publié deux livres (dont un livre d’entretien) et réalisé un film- aux audiences confidentielles – sur son maître à penser. Celui-ci apprécie : le 26 décembre dernier, Dieudonné, dans le cadre de l’ « Académie des arts de la subversion » (sic) qu’il a créée, a décerné une "quenelle d’or" à Mukuna, pour son film, "Est-il permis de débattre avec Dieudonné ?". Mukuna s’y trouvait en bonne compagnie : l’essayiste d’extrême droite, Alain Soral, et Sémi Kéba, fondateur du groupe ultra-radical noir et antisémite, "Tribu K", dissous en 2006, ont également reçu une "quenelle d’or".
Très actif sur le Net, Olivier Mukuna utilise la grosse artillerie pour défendre Dieudonné, harcelé selon lui par "la haine des milices sionistes" qui bénéficient de " l’impunité". Comme Dieudonné, le journaliste belge parle tout le temps des Juifs. Il semble être obsédé par les Juifs. Dénonçant "l’influence majeure du lobby pro-israélien sur la vie politique française", il compare ce "lobby" à un "réseau communautariste et xénophobe". Les journalistes critiquant Dieudonné sont traités de "lâches", "petits soldats", "bouffis d’ethnocentrisme et de supériorité morale". Dans la foulée, il s’en prend aussi aux artistes : "Je me demande encore où se trouve la plus grande dose de lâcheté ? Dans le milieu du journalisme ou dans celui du cinéma français ?".

Olivier Mukuna fait partie de ce petit groupe d’intellectuels bruxellois qui a fait le choix d’une nouvelle radicalité communautariste. J’ai analysé l’influence de ce groupe dans le livre (*) que j’ai publié récemment avec le sénateur libéral, Alain Destexhe. Le 8 mai dernier, j’ai participé à un débat organisé par le cercle du Libre examen de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), sur le thème "Dieudonné est-il le diable ?". A cette occasion, le chercheur Souhlail Chichah (ULB), l’avocat Jean-Marie Dermagne et Olivier Mukuna, ont réitéré leur plaidoyer pro-Dieudonné. Phénomène inquiétant : deux-tiers environ des 150 personnes présentes, majoritairement d’origine arabo-musulmane, ont applaudi les discours pro-Dieudonné.

Ce week-end, Mukuna remet le couvert. Une invitation circule sur le Net, annonçant que le journaliste projettera son film sur Dieudonné – suivi d’un débat -, ces 15, 16 et 17 janvier 2010… dans un lieu tenu secret. L’adresse sera "communiquée le jour même (par SMS et/ou mail)", précise le texte, "pour des raisons de sécurité et de tranquillité médiatique", aux personnes qui se seront inscrites par mail. Des sites internet relayant l’info précisent malgré tout que "l’événement" aura lieu "à Bruxelles". Curieux procédé. Il est vrai que les dernières prestations publiques de Dieudonné et de ses amis ont suscité un tollé virant parfois à l’écoeurement. Mukuna n’a sans doute pas envie que ses harangues pro-Dieudonné soient passées au crible par des journalistes et des observateurs attentifs. D’où ces petites rencontres semi-clandestines, à l’abri des regards indiscrets. Attention, racolage à risques ! Sans contradicteurs, les fans de Dieudonné pourront vanter le « discours d’émancipation » (sic) – selon Mukuna – de leur gourou. On se demande ce qu’ils en pensent, à La Libre Match, hebdo où la signature d’Olivier Mukuna se fait de plus en plus fantomatique.

(*) Alain Destexhe et Claude Demelenne, Lettre aux progressistes qui flirtent avec l’islam réac, éditions du Cerisier, octobre 2009

Olivier Mukuna Par Amobé Mévégué

Journaliste belge d’origine congolaise, Olivier Mukuna a travaillé pour les quotidiens belges. Le Matin et La Dernière Heure, pour les hebdos d’information générales Le Journal du Mardi et Paris Match Belgique, pour les hebdos télés Ciné-télé Revue et Télémoustique, pour les hebdos satiriques belge Pan et français Le Gri-Gri international. Il a également collaboré au JT de la télévision de service public belge francophone RTBF.

Olivier Mukuna : "Ce film s’est réalisé dans des conditions semi-clandestines"
Après deux livres consacrés à Dieudonné, le journaliste remet le couvert ! Cette fois en image et avec les moyens du bord. Inutile de dire que ce film va encore faire bondir la "bien pensance". Ces Tartuffes nouvelles formules qui n’hésitent pas à interdire la liberté d’expression quand elle dessert leurs intérêts. Ou à prendre l’avion et le train pour distribuer « fatwas », conseils communautaires en Belgique, aux Etats-Unis. Olivier Mukuna raconte les coulisses, une première. Et une exclusivité Agora Vox. Ca ne plaira pas à tout le monde, c’est clair ! Et ce n’est pas une farce…

Affaire ULB/Tariq Ramadan - Par Olivier Mukuna, samedi 10 mars 2007, (Les Ogres)
Philippe Moureaux : "C’est une injure à l’intelligence !"
Suite au refus du recteur de l’ULB, Philippe Vincke, d’autoriser l’islamologue Tariq Ramadan à participer à un débat contradictoire au sein de l’Université bruxelloise [qui s'est rattrappé depuis et Ramadan y est retourné plus d'une fois], beaucoup ont réagi. Sauf le monde politique, très prudent sur une affaire plus qu’embarrassante. Vice-président du PS, professeur honoraire, membre du CA de l’ULB et bourgmestre de Molenbeek - commune bruxelloise à forte population arabo-musulmane -, Philippe Moureaux a le courage de sortir du bois. Interview. [Sur Philippe Moreaux cliquer ICI.]

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Au passage, on pourra sourire de l' affirmation, en direction du public noir: " Je suis un descendant d'esclaves. "

Le père de Dieudonné, Camerounais, n'a de ce fait rien à voir avec les descendants d'esclaves afro-américains ou antillais. Quant à sa mère, elle est blanche et nantaise, donc originaire d'une ville qui fut la capitale de la traite négrière pendant des siècles. Dieudonné a donc plutôt des chances d'être un descendant ... d'esclavagistes.

Quand Dieudonné est à Fort-de-France, il vient certes présenter son spectacle, mais il est surtout là pour se faire photographier aux côtés d'Aimé Césaire. Le chantre de la négritude l'accueille chaleureusement et lâche: " Il est jeune, il va à l'essentiel, il a mon soutien."

Une vraie bénédiction. Dieudonné exulte, la photo de la rencontre avec l'auteur du " Discours sur le colonialisme " fait la une de France-Antilles. La phrase de Césaire est reprise en boucle sur tous les sites intemet de soutien à Dieudonné.

Il ne manque jamais d'évoquer " le système d'apartheid mis aujourd'hui en place en Palestine, comme hier en Afrique du Sud. " Les pays qui ont collaboré avec les nazis sont fortement mis sous pression par les enfants des victimes juives. Notre peuple aussi a droit aux réparations. On interdit aux Africains de consulter leurs archives, leur passé, comme on interdit aux Palestiniens de retourner sur leurs terres volées."

La convergence entre Dieudonné et certains islamistes est évidente. Amitiés communes, et surtout but commun: fragiliser un Etat républicain honni en tapant sur les failles. Dieudonné n'est pas musulman, ce qui en fait un partenaire de choix, mais limite aussi la collaboration. En somme, une alliance de circonstance et d'intérêt, mais qui peut durer.

Dieudonné et Le Pen ont en commun, outre leur capacité à se poser en victimes du système, en "lynchés", une même technique de communication. Usage d'une phrase choc sur un sujet douloureux - la " pornographie mémorielle " pour Dieudonné, le " point de détail de l 'histoire " pour Le Pen -, ce qui les médiatise immédiatement, attire sur eux opprobre et répression, pousse à la faute leurs adversaires blessés, et les place au centre du jeu. Sur l'échiquier politique, il faut alors se positionner par rapport à eux. ...

Autre technique commune, le langage codé. Les spécialistes du Front ont tous analysé le procédé, qui consiste à faire décoder par l'auditoire un propos a priori sibyllin. En général, le public, qui n'est pas là par hasard, jubile. C'est ce que le psychanalyste Gérard Miller, qui avait lui aussi remarqué cette façon de faire dans les meetings FN, appelle " la jouissance abjecte du sous-entendu ".

S'il faut trouver un père politique à Dieudonné, il faut chercher quelques décennies en arrière.

Jacques Doriot. En 1923, à 25 ans, il est secrétaire général des Jeunesses communistes. Treize ans plus tard, il fonde le PPF (Parti Populaire Français), premier parti fasciste français.

Le rapport avec Dieudonné ? Troublant. Les points communs ? Bien plus qu'on ne pense.

Conclusion : son humour (s'il en est) n'est pas un moyen, mais une finalité.