mercredi 29 septembre 2010

L'extrême droite hongroise célèbre l'amitié arabo-hongroise

Source: Engage (Neonazi Jobbik and “völkisch” (nationalistic) Fidesz, par Karl Pfeifer)

C'est la date du "9/11", le 11 septembre, que le parti néo-nazi hongrois Jobbik a choisi pour célébrer so "Journée de l'amitié Arabo-Hongroise". Gábor Vona, le leader de Jobbik, et Lóránt Hegedüs jun., un paster de l'Eglise réformée de Hongrie et président de "Hamasz" (l'acronyme officiel de Hazafias Magyarok Szövetsége, l'"Association des Hongrois Patriotes") prirent la parole. Pendant la journée qui consacrait l'amitié arabe-hongroise à Ajka les deux déclararèrent qu'ils sont sûrs qu'Israël est en train d'acheter la Hongrie.

Lire la suite de l'article sur le site de Engage

- Hongrie: le chef de l'extrême droite porte le keffieh palestinien

Sur Karl Pfeifer lire cet article de Jean-Yves Camus : La "victoire" de Karl Pfeifer (L'Arche N° 598 (mars 2008))

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Le Jobbik a le vent en poupe depuis l’effondrement électoral du MIÉP.

Cette extrême droite avait été réduite à néant par les communistes, après 1949. Ce qui se produit aujourd’hui est comparable à ce qui se passe lorsqu’on sort quelque chose enfoui dans un congélateur. Ce "quelque chose", cet antisémitisme, est d’autant plus atterrant que la Hongrie n’a jamais été aussi rayonnante qu’au 19° siècle, lorsque l’aristocratie hongroise s’est entièrement appuyée sur une communauté juive parfaitement intégrée, afin de moderniser la société. La plupart de ces élites ont quitté la Hongrie après 1949, fuyant le communisme. Ces mathématiciens, physiciens, photographes, architectes, chefs d’orchestre, musiciens, comédiens ou réalisateurs ont fait la gloire des États-Unis. Les physiciens derrière la première arme atomique américaine, les meilleurs réalisateurs de Hollywood étaient des juifs hongrois. Ils s’appellent Theodore von Karman, Karl Mannheim, Nicholas lord Kaldor of Newnham, sir Georg Solti, sir Alexander Korda, Brassaï, Michael Curtiz, Marcel Breuer, Laszlo Moholy-Nagy, Joe Pasternak ...

En 1993 est créé le MIÉP (Magyar Igazság és Élet Pártja – Parti de la Justice et de la Vie Hongroise), formation antisémite, nationaliste et xénophobe, par des dissidents du petit parti conservateur Forum démocratique hongrois. La figure historique du parti, Istvan Csurka, professe une rhétorique populiste anti-rom virulente. Le vice-président du MIEP, Lorant Hegedus, a en revanche été condamné en décembre 2002 à 18 mois de prison avec sursis pour antisémitisme par un tribunal de première instance de Budapest (il avait déclaré dans la revue du parti Magyar Forum : " Nous devons parquer les Juifs à part parce que sinon ils prendront notre place "). Pendant la législature 1998-2002, le MIÉP, avec 14 sièges, était l’allié parlementaire du gouvernement conservateur dirigé par Viktor Orban, leader de la Fidesz, la grande formation de droite du pays. En baisse constante depuis, il ne parvient plus à dépasser la barre des 5% nécessaire pour être représenté au Parlement (5,47% des suffrages aux élections législatives du 10 mai 1998 ; 4,37% des suffrages aux législatives du 7 avril 2002 ; et 2,2% aux législatives du 9 avril 2006). C’est alors qu’une galaxie plus radicale s’est agglomérée autour des ruines du MIÉP. De petits groupuscules ultranationalistes et irrédentistes, dont le plus important est le Mouvement des 64 comtés, entendent reconstituer la Grande Hongrie d’avant 1920 et le traité du Trianon. Ce qui implique de reprendre par la guerre des territoires à la Roumanie, la Slovaquie, la Serbie, l’Autriche et l’Ukraine ! Le parti est cependant cité en exemple par l’extrême droite identitaire française, et par l’agence de presse amie " Novopress " qui se demande béatement " comment aider les identitaires hongrois "...

L’irrédentisme demeure donc très vivace en Hongrie, et constitue le socle d’une myriade de groupuscules proches du néo-nazisme (comme le Magyar Népjóléti Szövetsé – Mouvement Hongrois pour le Travail).

Finalement dans le communisme à la hongroise, le pire, n'est-ce pas ce qui vient après ?